Peser ou pas ?

Jour 54. Mardi 8 avril 2025.

Deux idées émergent aujourd’hui autour du mot peser.

La première m’est venue lorsque je cherchais à définir pourquoi je me sentais gênée de me faire payer le café parce que je n’avais pas d’argent sur mon badge. J’ai fini par identifier que je me sentais prise en défaut de devoir « peser » sur quelqu’un pour pouvoir prendre un café.

Oui, ça parait complètement fou vu le prix du café… Et ça signale donc que j’ai très fort ancré en moi une obligation à ne pas « peser » sur les autres, donc à m’assumer toute seule. En conséquence, cette obligation m’amène régulièrement à ne pas rentrer dans des échanges réciproques, sauf à payer moi-même le café. J’ignore d’où me vient cette obligation. Je l’imagine très ancienne.

Dans un élan inverse, je me demande régulièrement comment peser sur des situations ou des décisions. Et au moment où j’écris « inverse », je mets ce mot en cause. Finalement la direction est la même : dans le 1er cas, je ne dois pas peser sur les autres. Dans le 2nd cas, je n’arrive pas à peser sur les autres. Ce qui finalement semble assez logique si je porte en moi une interdiction bien ancrée d’exercer un poids sur les autres, volontairement ou pas.

De la même manière, il est dur de se faire entendre lorsque l’on ne s’écoute pas soi-même, ou de se faire respecter lorsque l’on ne se respecte pas soi-même.

Si j’imaginais la transaction comme un échange plutôt qu’un poids, une dynamique plutôt qu’une charge, je serais plus à l’aise avec le fait de recevoir. Et peut-être aussi plus à l’aise avec le fait de donner de ma voix pour faire entendre mes arguments.

« Peser » ne serait alors plus un poids, mais une impulsion, une invitation à l’échange.