Jour 41. Mercredi 26 mars 2025.
La sensation d’avancer avec le frein à main revient, une fois de plus, avec son cortège de sensations désagréables.
Mes émotions s’emmêlent en une pelote que je peine à décrypter. Au cœur de tout ça, un doute né d’une ambivalence par rapport à mon projet. Est-ce que ma motivation faiblit devant mes difficultés à dépasser mes peurs ? Est-ce au contraire dû au projet qui n’est pas ou plus adapté ? Cause ou conséquence ? Poule ou œuf ?
Je sens que le potentiel de « prise de tête » est énorme. Et je ne veux pas m’épuiser à nouveau avec un cerveau en mode courant alternatif : oui / non / oui / non / ou plutôt peurs / projet / peurs / projet.
Je dois urgemment trouver le moyen de « descendre au plus profond » pour me connecter à mon élan premier et identifier tous les freins que je ressens et qui m’entravent.
Me voilà partie pour un pas de danse CNV en solitaire – moins efficace car l’œil extérieur aide à objectiver, à guider et à rendre visibles ce qui se trouve dans les angles morts.
Je tâche de faire la part des choses entre ce qui est et ce que j’interprète. Je laisse de la place pour que puissent s’exprimer les petites phrases qui surgissent. Et je démêle ma pelote émotionnelle : dépit, frustration, colère, tristesse, joie… Pour quoi, pour qui ? J’accueille les messages que chaque émotion m’apporte.
Et lorsque je bloque, je m’attarde sur mes sensations corporelles pour me relancer.
Je ressens de nombreuses tensions dans le haut du dos, les épaules et la nuque. Contractée comme si je m’apprêtais à un choc ou un combat. Comme transformée en armure pour parer les coups. Encombrée de contraintes qui me donnent le droit d’exister et l’excuse valable pour échouer, je me fais l’effet d’un blindé qui part au combat. Mes 1000 premiers jours et une loyauté mal placée viennent de faire surface. Je suis au bon endroit.
Mais mon besoin initial, lui, n’est ni satisfait, ni entendu. Toujours reporté à demain, voire oublié…
Telle un char d’assaut, je me suis préparée au changement qui me fait peur tout en piétinant mon besoin initialement formulé : retrouver la maîtrise de mon temps.
Ayant perdu mon objectif en route et m’étant alourdie pour tenir mes peurs à distance (donc les nourrir), je suis en train de passer à côté de l’essentiel.
Finalement, mon ressenti de départ était juste et ma question binaire, mal posée, ne permettait pas de réponse. Logique.
Si mon objectif est de me libérer du temps pour suivre mes élans et si mon projet m’anime depuis 2 ans, je dois me libérer du temps pour le concrétiser.
Et la question à me poser serait plutôt la suivante : que suis-je prête à perdre pour pouvoir le concrétiser ?
Au mot « perdre », quelque chose s’active. Ne serait-ce pas mon « biais d’aversion à la perte » ? Bingo. Je reformule.
Que suis-je prête à mettre provisoirement de côté pour pouvoir le concrétiser ?
Ah, oui, comme ça c’est mieux.