La CNV, aussi un outil d’exploration intérieure.

Jour 39. Lundi 24 mars 2025.

J’ai découvert lors de ma formation, à quel point la CNV – Communication Non Violente –  permettait aussi de sonder, au plus profond de soi, ce qui fait mal ou ce qui empêche, pour ensuite permettre de dire ce qui manque et finalement d’agir pour retrouver le respect de soi et des autres. En ce sens, son appellation me semble trop restrictive. Au-delà de la communication, elle permet de se relier à soi et aux autres.

La CNV est extrêmement simple à comprendre et pourtant difficile à pratiquer au quotidien. Elle suppose de ralentir, d’être attentif à son corps et à ses émotions, d’écouter l’autre sans l’interrompre, d’identifier ses besoins et de (se) formuler une demande.

Or notre société demande de toujours accélérer, de sans cesse se dépasser, d’aller là où le progrès nous emmène et de faire avec les contraintes imposées. De plus, les espaces collectifs permettant des échanges interhumains constructifs diminuent.

Dans ces conditions, comment réussir malgré tous ces obstacles ?

L’intention est la clé. C’est même la fondation. La première question à se poser avant d’ouvrir la bouche.

Est-ce que j’ai l’intention d’être sincère et attentive, à moi comme à l’autre ? Suis-je prête à réellement entendre ce qu’il va me dire ?

  • Si je considère que l’autre a tort, alors mon écoute n’est pas sincère car elle aura pour objectif de trouver des contre-arguments.
  • Si je considère l’autre comme une menace ou un problème, alors mon écoute sera biaisée par des interprétations erronées. Lesquelles pourraient me servir à justifier des rejets ou violences en retour.
  • Si je considère l’autre comme un moyen, alors il n’y a plus de communication mais un déni de l’existence de l’autre. Ce qui est d’une violence inouïe, même avec le sourire et un ton bienveillant.

Etre sincère et attentif suppose d’avoir confiance en l’autre et en soi et d’être pleinement disponible pour l’échange.

Notre quotidien offre assez peu de circonstances de ce type. Il est au contraire rempli de situations où notre intention est ailleurs, et nos préjugés eux, sont bien présents. Ce qui explique pourquoi la communication, même ordinaire, est souvent source de problèmes, voire de violences.

Sommes-nous condamnés à retomber sans cesse dans nos travers, nos biais et nos violences – conscientes ou non ?

Qu’est-ce qui nous empêche de faire autrement ?

« Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé » disait Einstein. La CNV nous explique la méthode pour désintégrer les préjugés. Plus simple à comprendre que E=MC2 (enfin, pour moi). Mais pas si simple à mettre en œuvre dans nos quotidiens accélérés.